- Peux-tu te présenter, Aurélie, et nous raconter comment l'aventure de "Raymonde à Zoé" a commencé ?
Bonjour, j’ai 39 ans, et après 10 années passées chez le géant de l’agroalimentaire, j’ai décidé de faire un virage à 360° et de lancer mon entreprise. C’était en juillet 2021. « De Raymonde à Zoé » : si évocateur et tout trouvé pour lui donner un nom, Raymonde étant le prénom de ma grand-mère maternelle et Zoé celui de ma petite dernière, et toutes les deux ont 100 ans d’écart jour pour jour ! Une superbe histoire que j’aime raconter et qui me porte encore tous les jours aujourd’hui.
Passionnée par l’univers de la brocante, et après avoir beaucoup chiné personnellement pour me meubler et avoir des pièces uniques de décoration à la maison, j’ai décidé de commencer à chiner aussi pour les autres. Petit à petit le garage s’est transformé en caverne d’Ali Baba !
- Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans le monde de la brocante en ligne, et comment as-tu trouvé ton créneau dans ce marché en pleine expansion ?
Petite, j’ai toujours vu mon papa beaucoup bricoler et toujours « rafistoler » plein d’objets abîmés. A l’époque, on jetait peu, parce que tout pouvait peut-être resservir un jour … Je crois que c’est lui qui m’a donné l’envie et le besoin, à mon tour, de donner une seconde vie à des objets et meubles laissés au grenier.
J’aime ce miroir chargé d’histoire qu’on retrouvait dans les salons du début du siècle précédent, ces assiettes qui ont traversé les années, ou encore cette vieille malle de transport encore marquée des inscriptions du voyage. Cela me touche et c’est pour cela que j’ai voulu redonner vie à toutes ces pièces.
En proposant des sélections d’objets anciens, du beau et des pièces chargées d’histoire pour s’intégrer au mieux dans nos intérieurs d’aujourd’hui.
Je pense qu’il y a aussi un vrai changement dans la manière dont les gens consomment : en cherchant des pièces uniques, authentiques, qui leur ressemblent et qu’on ne voit pas partout. Et ça tombe bien parce que le marché de la brocante répond parfaitement à cette demande !
- La sélection d'objets que tu proposes chaque mois semble toujours unique. Quel est ton processus pour dénicher ces trésors anciens ? Y a-t-il des techniques ou des astuces que tu utilises pour trouver des pièces rares ? Combien de temps te faut-il pour trouver les objets qui feront partie de ta sélection ?
Je dis toujours que je chine au coup de cœur. J’aime chiner le beau, et j’arrive assez facilement à « projeter » un vase crasseux ou un meuble désuet, une fois qu’ils seront nettoyés et remis au gout du jour, dans nos intérieurs contemporains.
Pour trouver des pièces rares, c’est très (très !) souvent un coup de chance. Mais là où je trouve les plus belles pièces, c’est le plus souvent dans les greniers ou les caves. Il faut donc fouiller, et ne pas avoir peur de la saleté et des bêbêtes. Et aussi s’armer de patience !
- Comment choisis-tu les objets que tu proposes ? As-tu une thématique, une époque particulière ou des critères spécifiques qui guident ton choix ?
2e phrase que je dis toujours 😊 : « plus c’est vieux, plus c’est ce que j’aime » ! C’est vrai que je suis très attachée à l’époque, parce que cela en fait la rareté et le charme ! Il y a aussi une vraie émotion qui se dégage. Je trouve cela fascinant de chiner des objets qui ont traversé les siècles presque sans bouger.
J’aime les meubles de style parisien, ces meubles qui datent de l’après-guerre, car ils sont très tendances, intemporels, pratiques et ils se glissent partout en raison de leur petit format. Côté vaisselle, mon cœur balance pour la Terre de Fer, céramique de la fin XIXe / début XXe pleine de charme !
- Quelle importance accordes-tu à l’histoire derrière chaque objet ? Est-ce que tu recherches des objets avec une histoire particulière à raconter ou est-ce avant tout la pièce elle-même qui te séduit ?
Un peu des deux ! Mais quand j’aime beaucoup un meuble ou un objet, il a encore plus d’importance à mes yeux s’il a une histoire forte associée. Je repense à un magnifique service de vaisselle en porcelaine Haviland (ma manufacture favorite !), que j’avais chiné il y a quelques temps et qui appartenait à une très vieille dame. Elle l’avait reçu en cadeau de mariage dans les années 40/50. Elle souhaitait s’en séparer et était heureuse qu’il puisse resservir. Et c’est justement un jeune couple, fraichement marié qui l’avait adopté : la boucle était bouclée !
- Quels sont les défis que tu rencontres dans ton travail de brocanteuse en ligne, et comment les surmontes-tu ?
Il y en a plusieurs mais le plus grand c’est de se faire connaître et de trouver les clients. La communication dans notre métier, c’est le nerf de la galère. Car tu as beau avoir les plus belles pièces et les meubles les plus joliment relookés, si personne ne sait que ces pièces existent, c’est un coup d’épée dans l’eau !
- Est-ce que tu as des partenaires ou des sources spécifiques où tu déniches tes objets, ou est-ce un travail entièrement autonome ?
Oui beaucoup ! Je chine presque exclusivement en vide maison. Je ne fréquente presque plus les ressourceries. Alors je fais énormément jouer mon réseau (bouche à oreille, anciens clients, amis d’amis, abonnés Instagram, voisinage…). C’est un travail de longue haleine, en construction permanente et qui prend beaucoup de temps avant d’en voir les fruits.
Pour tes clients, comment décrirais-tu l'expérience d'acheter des objets anciens en ligne ? Y a-t-il une demande spécifique que tu observes, ou est-ce plutôt une question de coups de cœur ?
Je constate que mes clients cherchent surtout mes pièces coup de cœur, citées plus haut, à savoir des meubles de style parisien et de la terre de fer. J’ai envie de dire, ça tombe bien :-D Mais j’ai aussi beaucoup de clients qui marchent au coup de cœur, qui ont vu un objet qui leur évoque un souvenir d’enfance ou de famille. Souvent ça ne se contrôle pas !
Je pense que mes clients sont également aussi sensibles que moi aux pièces chargées d’histoire avec une âme et une émotion parfois qui peut s’en dégager, et c’est aussi l’essence même de De Raymonde à Zoé.
- Enfin, qu’est-ce que l'avenir de "Raymonde à Zoé" te réserve ? Des projets ou des évolutions à venir ?
J’aimerai encore plus pouvoir rencontrer mes clients, le rêve serait d’avoir une boutique pourquoi pas partagée avec d’autres personnes. Mais dans le contexte actuel et avec le prix exorbitant des loyers, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, pour l’instant en tout cas.
Je réfléchis également depuis plusieurs mois à la location de vaisselle ancienne pour des évènements (mariage, baptême, évènements pro…).
J’aimerai aussi développer davantage la partie relooking de meubles de particuliers, pour tous ceux qui ont un meuble de famille ou qu’ils ont chiné mais qui n’ont pas le temps, l’envie ou le matériel nécessaire pour le faire.
- Tu organises justement des ateliers pour partager ton savoir-faire en relooking de meubles. Peux-tu nous parler de ces ateliers ? Qu'est-ce que les participants peuvent en tirer et quels types de techniques leur enseignes-tu pour redonner vie à des meubles anciens ?
Tout à fait, depuis novembre 2024, j'ai lancé les ateliers de relooking. Vous venez avec votre meuble pour le relooker vous-même, dans mon atelier de 40m2 à Crolles. Je mets à votre disposition tous mes outils professionnels (ponceuse pro, peinture, produits de finition, outillage…), mon savoir-faire et je vous aide pour redonner une seconde vie à votre meuble. Vous apprenez différentes techniques de relooking en toute confiance : comment poncer efficacement, peindre comme un pro, réparer un meuble fendillé ou encore protéger durablement votre meuble. Vous repartez le soir même avec votre meuble fini ou à 80%. Vous serez 3 maximum par session, ce qui fait que je suis vraiment disponible pour vous.
Envie de découvrir les dernières trouvailles d’Aurélie ? Visitez sa boutique en ligne et laissez-vous séduire par des objets uniques et authentiques.